A l’aéroport de Francfort, je cherche notre avion sur le tableau d’affichage et je m’étonne qu’à l’heure du vol, la destination indique « Kapstadt ». Intérieurement, je me revois effectuer notre réservation pour un vol sans aucun stop via une ville du nom de « Kapstadt ». Il y a bien un vol Condor qui s’arrête à Windhoek et même si ça sonne tout aussi germanique, je suis certain de ne pas m’être trompé et d’avoir acheté un vol direct !!

Déjà pour aller au Costa Rica, on s’était fait surprendre par Condor qui annonçait un pseudo direct pour San José mais qui s’arrêtait en réalité 2h à Saint-Domingueavec débarquement de tous les passagers ! Et depuis qu’on voyage, ce ne serait pas la première fois qu’on apprend lors de l’enregistrement l’existence d’un stop surprise (voir l’article sur les 6 avions et 57h pour rejoindre Sydney).

Au bout de 2 secondes (quand même), ma capillarité brune ayant repris le dessus, j’ai ENFIN réalisé que « Kapstadt » était bel et bien « Cape Town ». Je me suis rassuré en me rappelant que nombreux sont ceux qui ne tiltent pas que « Cape-Town » est aussi « Le Cap » dans notre bonne vieille langue de Molière. Donc en résumé :
Kapstadt  = Cape Town  = Le Cap = Kaapstad (en afrikaans)
 
Bref, nous revoilà dans la Mother City (encore un autre petit nom) ! Après notre premier séjour (voir article), on a pensé avoir vu l’essentiel… eh bien que nenni ! En fait, on réalise que 3 jours sont clairement insuffisants pour explorer les quartiers de la ville. A moins qu’on ait passé trop de temps à déguster des vins qu’à visiter les highlights de Cape Town ? Tout à fait possible…
 
 
En tout cas cette fois, on reste près d’un mois sur place, nous n’aurons plus aucune excuse. On commence par le quartier de Bo-Kaap qui signifie « au-dessus du Cap », en raison de sa position sur les contreforts de la montagne appelée Signal Hill. J’ignore comment on a pu louper cela la première fois ! Cette ancienne garnison de soldats devenue quartier d’esclaves se situe à quelques centaines de mètres du centre. C’est ici que vivait jadis une main d’œuvre originaire d’Inde, d’Indonésie et de Malaisie. Ainsi Bo-Kaap est appelé également le quartier malais ou encore le quartier musulman. Il est très facile de savoir qu’on est à la bonne adresse car la particularité du quartier est que toutes les façades des maisons arborent des couleurs super flash !
 
 
 
 
 
On déambule dans les rues paisibles, on grimpe jusqu’à Longmarket St pour atteindre sur les hauteurs, le cimetière Tana Baru où repose un leader politique indonésien du nom de Tuan Guru. Il fonda la première mosquée de la ville en 1789 à Bo-Kaap, devenu le quartier musulman de la ville.
Le cimetière est construit au bord d’une imposante falaise qui offre déjà un beau point de vue.
 
 
 
En crapahutant un peu plus haut, on accède au Noon Gun, un canon qui retentit tous les jours (sauf le dimanche) à 12h pétantes. C’est en fait toute une batterie d’artillerie britannique qui, à l’origine, servait à donner l’alerte lorsque la vigie repérait un navire en difficulté. Par la suite, on continua à tirer une salve à midi pour régler les montres de l’époque et la tradition est restée depuis.
Le casque anti-bruit est de rigueur car la détonation est totalement assourdissante et même si on s’y attend, impossible de ne pas sursauter !
 
 
 
De là pour les plus sportifs, on peut emprunter un trail qui mène jusqu’au sommet de Signal Hill (350 m). La vue était déjà pas mal depuis les terrasses du Noon Gun mais là, le panorama qui s’offre devant nous à 360° est tout à fait splendide.
D’un côté l’océan, la ville, le port, le stade et au loin les plages de sable blanc de Table View. De l’autre, les 2 formations rocheuses emblématiques de la ville, Lion’s Head (669 m) et Table Mountain(1086 m).
 
 
 
Le meilleur moment pour y aller est soit le matin, à la fraîche, quand il n’y a personne et de préférence sans qu’il n’y ait de nuages qui s’accrochent aux reliefs. On profite du calme et de la sérénité qu’apporte la simple observation du paysage. Seuls les klaxons du trafic matinal qu’on devine au loin peuvent perturber cet instant de quiétude… enfin tout dépend du sens du vent !
Le soir, il est aussi très sympa d’y attendre le coucher de soleil, entre amis ou en amoureux et accompagné d’une bouteille provenant des Winelands. Il y a davantage de monde et le parking est pris d’assaut mais si on évite les Chinois (encore eux), on peut poser sa couverture sur le flanc qui plonge vers Sea Point et l’océan. On a le choix du spectacle, entre le soleil qui se noie dans les flots ou les nuages qui brossent vigoureusement le sommet du Lion’s Head.
 
 
Si on reste jusqu’à ce que l’obscurité ait totalement envahie la ville, on a alors une vue comme on les aime tant, quasi hypnotique devant laquelle on pourrait rester toute la nuit. Prévoyez tout de même une couverture, les nuits sont fraîches !!
 
De ce point d’observation, on assimile la topographie des lieux et des quartiers qui forment le City Bowl, cet “amphithéâtre“ naturel formé entre les montagnes et l’océan. En redescendant vers Bo-Kaap, une des premières rues que l’on traverse est Long Street. L’architecture des immeubles victoriens avec leurs balcons en fer forgé nous transporte immédiatement une année en arrière, lors de notre visite de la Nouvelle Orléans. On adore et on déambule nonchalamment devant les vitrines des bars, des restaurants et autres hébergements pour backpackers.
 
 
 
Adèle fait un peu de shopping dans les nombreuses boutiques de vêtements vintage et de bouquins d’occas’. On y trouve également quelques antiquaires et des magasins de souvenirs.
La journée, la rue est relativement calme mais à partir de 17h, les bars se remplissent et laissent échapper leur playlist ou les commentaires enflammés d’un match de rugby. C’est dans l’un d’eux, au Tiger’s Milk, qu’on suivra la qualification en demi finale de l’Afrique du Sud face au Pays de Galles.
 
Deux blocs plus loin, on découvre des immeubles aux façades Art Déco, notamment autour de Greenmarket Square qui accueille tous les jours un marché d’artisans et de souvenirs. Les vendeurs ne sont pas très agressifs et on se fait surprendre par certains Congolais qui nous parlent immédiatement en français. Ça se voit tellement ou c’est notre french accent ???
 Un peu plus bas, on passe devant les marchands de fleurs de Shortmarket Street et d’Adderley St. On y trouve des bouquets magnifiques et des assortiments de variétés et de couleurs incroyables. Dommage qu’on n’ait pas de vase !!
 
 
 
 
Enfin, on tombe devant l’imposant Mutual Building au style Art Déco qui fut l’ancien siège des assurances Old Mutual durant 20 ans. Lors de son inauguration en 1940, ce fut l’un des plus hauts bâtiments (84 m) du continent africain. La base en marbre est ornée de frises sculptées qui racontent l’histoire du colonialisme du pays, de l’arrivée des Hollandais à la découverte des mines de diamants, en passant par la construction du Fort de Bonne Espérance (prochain article). La partie haute en grès et les immenses fenêtres sont décorées par des figures tribales ainsi que des animaux.
 
 
 

Juste à côté, si vous avez (très) faim, entrez dans le Eastern Food Bazaar où les comptoirs de cuisines indienne et asiatique se succèdent. C’est très varié, on y mange très bien, les portions sont énormes et pas chères, comme le masala dosa que l’on peut acheter à 30 rands (2 €).

 

A la nuit tombée, de retour à l’appart, on est surpris par l’illumination des flancs de Table Mountain. En tournant ensuite nos têtes vers Lion’s Head, on découvre stupéfait une autre curiosité : des centaines de petites lumières qui dégringolent du sommet du “pain de sucre“ sud-africain. En fait tous les soirs de pleine lune, des descentes sont improvisées par les locaux ou les touristes de passage. C’est quand la prochaine ?

 
 

Cape-Town, 14-10/11.