En allant au Mokala National Park, on savait pertinemment qu’on ne verrait pas de gros chatons. Mais le parc compte quand même 2 des animaux du big five, avec le buffle et le rhino. Même si ce dernier nous semblait absent des effectifs en arrivant au parc.

En effet, les parcs qui ont des rhinos sont souvent plus sécurisés, avec des patrouilles de rangers armés, voir des survols en hélico ou en avion pour surveiller l’éventuel intrusion de braconniers nocturnes. Et là à priori, rien !

Et sur le tableau de chasse disponible à la réception comme dans la plupart des parcs, aucun petit magnet de couleur disponible pour signaler la présence de ce gros mammifère doublement cornu (finalement c’est assez logique !).

Ajouté à cela que les premières pistes entre la réception et le camping, ne comportaient pas de végétation très haute, nécessaire à l’alimentation des girafes. Bref, un petit sentiment de déception commençait à se faire sentir.

Pas grave, on aime aussi toutes les variations d’antilopes et qui sait, il y aura peut-être d’autres surprises…

Petite curieuse !

Le seul campsite de la réserve ne comporte que 6 emplacements mais ils sont super bien équipés avec chacun, une cuisine avec 2 feux et un énorme frigo, tous les 2 fonctionnant au gaz, donc rien à craindre des loadshedding réguliers 2 à 3 fois par jour. Il y a également pour chacun, une spacieuse salle de bain individuelle et des toilettes séparés.

Ce camping « grand luxe » est implanté autour d’un point d’eau où viennent s’abreuver les animaux. Mais avec les dernières pluies torrentielles, le point d’eau est devenu un petit lac, ce qui est d’ailleurs le cas de n’importe quelle cuvette dans le parc, limitant ainsi l’attrait des points d’eau pour les animaux.

Le dernier des National Parks

Le Mokala National Park est notre 15ème des 19 réserves sudafricaines ouvertes au public. C’est la plus récente (ouverture en 2007) et aussi l’une des plus petites avec seulement 196 km2, comparés au 19.623 km2 du Kruger ! Mais tant mieux, la route depuis le Cap était déjà longue (900 km), les game drives seront plus courtes et on ne passera pas toutes les vacances dans la voiture !

Un 4X4 n’est normalement pas nécessaire lorsque le temps est sec, mais avec les fortes pluies des derniers jours, les pistes sont boueuses transformant n’importe quelle ornière en flaque gigantesque et la conduite devient plus délicate, voire sportive ! Curieusement, les 2 pistes réservées aux 4X4 sont celles qui sont le plus praticables par temps pluvieux.

Il vaut mieux arriver avec le coffre et le frigo pleins, car les 2 réceptions du parc ne disposent que de produits ultra basiques, sans nourriture (excepté des chips), ni alcool. Les 2 restaurants ont fermé en 2019 et n’ont jamais trouvé repreneur.

Mais on y capte la 4G (à la réception) pour relever ses emails ou poster quelques photos sur les réseaux. Il y a aussi des piscines pour se rafraîchir après 2 ou 3h de game drive dans la chaleur du Northern Cape.

Dès le premier soir, on a eu les premières surprises avec la visite de phacochères et de 2 Red Hartebeest qui avaient pour habitude de passer la nuit à quelques mètres seulement de notre emplacement.

On a aussi eu la visite nocturne de drôle de lapins XXL se déplaçant comme des kangourous sur leurs pattes arrières (lièvre sauteur d’Afrique du Sud). Et la journée, les mangoustes, les singes et les babouins rodaient autour des cuisines à l’affut de nourriture. D’ailleurs au matin du 2ème jour, les singes ont fait un festin de notre caisse de bouffe, qu’on avait laissée sur le comptoir de la cuisine. On était parti, certains que jamais ils ne pourraient l’ouvrir (caisse que nous-même avons parfois du mal à ouvrir !!), que nenni, ils ont tout pris, des tortellinis aux Haribo, en passant par les chips et le panettone.

Tous les soirs, on effectuait une courte promenade digestive pour espérer voir des Aardwark (Oryctérope du Cap) ou d’autres bêtes nocturnes mais on n’a réussi à apercevoir que des kudus ou des élands. C’est d’ailleurs toujours assez impressionnant de tomber nez à nez avec ces grandes antilopes dont le bout des cornes peut culminer à 3m de hauteur. Armés de notre torche longue portée avec sa lentille rouge, on distingue aisément la lueur de leurs yeux, sans les aveugler.

On a pu apercevoir nos premiers rhinos dès les 2ème jour, mais de très très loin. Il a fallu attendre le 4ème jour pour photographier un groupe de 6 d’un peu plus près. Les girafes sont facilement trouvables au milieu du parc là où la végétation est plus haute. Le Mokala NP tient d’ailleurs son nom du Camel thorn tree (Kameeldoring en Afrikans), un arbre largement répandu dans cette partie du pays mais surtout en Namibie ou au Botswana. C’est aussi un très bon bois pour le braai car les braises dégagent une forte chaleur, et ce plus longtemps que les autres.

Au final, nos games drives ont été plutôt satisfaisantes et on a réussi à cocher pas mal de cases de la liste mais dans les originalités, on notera : le black springbok, l’hippotrague noir, le nyala et le tsessebe.

Le parc du Mokala est certes petit par la taille mais il offre une large diversité d’espèces, souvent présentes en très grand nombre. Vous ne roulerez jamais 20 min sans voir un animal.

Sa visite peut être intégrée à un road trip entre Cape Town et Johannesbourg, ou lors d’une méga boucle dans le Northern Cape qui compterait les parcs du Namaqua, d’Augrabies, du Kgalagadi, du Mokala, du Karoo et du Tankwa Karoo, soit 3000 km (sans compter les safaris) avec départ/arrivée au Cap.