J’ai retrouvé ma Môôman à Cape-Town
J’étais tout d’abord étonné que mes parents choisissent l’Afrique du Sud pour venir nous rejoindre dans notre périple. Mais à un peu plus d’1/3 de notre aventure, il est bon de se retrouver en famille. Cela me faisait d’autant plus plaisir qu’ils n’avaient pas fait de grand voyage depuis un certain temps. C’est donc un peu fébriles que nous avons quitté l’Inde, heureux de retrouver la famille, heureux de découvrir un nouveau pays et heureux de retrouver un peu plus de “civilisation“ !!! En raison de leur venue, on avait programmé le road trip en Afrique du Sud bien avant notre départ et nous étions impatients de commencer notre voyage.
En redescendant de la montagne (mais pas à cheval), les parents ont pu partagé le quotidien de notre voyage : trouver une laverie pour notre linge sale ! On en a localisé une juste à côté d’une épicerie et comme il fallait bien s’occuper durant les 35 min d’attente et qu’on approchait furieusement de l’heure de l’apéro, une dégustation de vin blanc local s’imposait. Quand tu constates qu’une boutanche d’un vin correct coûte le prix d’un Vieux Pape chez nous, on aurait tort de s’en priver même si, en la dégustant sur le trottoir devant le commerce, cela fait un peu poivrots !!! D’une manière générale, le coût de la vie en Afrique du Sud n’a rien à voir avec la France. Certains nous avaient prévenus que cette étape allait faire souffrir notre budget ; c’est absolument faux ! Comparé à la France et quelque soit l’élément de comparaison (bouffe, essence, immobilier, etc.), tout est moins cher……… mais c’est un peu normal compte tenu du salaire moyen (8500 rands soit environ 570 €). Et ce sont les retraités expats, en grande majorité des Britanniques, qui font la bonne opération ! Un T-bone de 300 gr s’achète au supermarché pour 15 rands (1 €), le sans-plomb est à 13,50 rands (0,90 €) et je me suis fait couper les cheveux (avec shampoing et massage svp !) pour 100 rands (6,70 €) ! Et pour s’y installer, on trouve facilement une villa d’une superficie correcte avec piscine et vue sur la mer pour moins de 300.000 €…
Le lendemain, on s’est rendu dans le quartier du Victoria & Alfred Waterfront du nom du Prince Alfred, fils de la reine Victoria du Royaume-Uni et qui ordonna la construction du port en 1860. Depuis, les docks ont été totalement réaménagés pour accueillir restaurants, boutiques d’artisanat local et autres galeries marchandes. Juste à côté de l’historique Clock Tower (1882), on y trouve également la Nelson Mandela Gateway d’où partent les ferrys en direction de Robben Island. Près du quai où l’on attend le bateau, les phoques font les clowns sous les regards amusés des touristes… enfin quand ils ne font pas la sieste, échoués comme des gros sacs sur la plage en béton aménagée pour eux (pas les touristes, les phoques…) !
L’île aux phoques (en afrikaans, “robben“ signifie phoques) a été utilisée comme prison depuis 1658 par les premiers colons hollandais. C’était également une léproserie et un hôpital psychiatrique, mais elle est surtout connue pour ses quartiers de sécurité maximale (depuis 1961) où y ont séjourné de nombreux opposants politiques (ANC…) et notamment 3 des futurs présidents du pays (Nelson Mandela, Kgalema Motlanthe et Jacob Zuma). Elle fut fermée en 1996 pour devenir un musée et est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1999.
Le plus intéressant dans la visite qui dure environ 2h sur place est le fait que notre guide soit un ex-prisonnier. Il ne l’avoue pas tout de suite mais lorsqu’on arrive dans son ancienne cellule, on ressent une certaine émotion lorsqu’il s’appuie à un lit superposé en balançant sur un ton grave et affecté qu’il s’agit de son ancienne couche où il passa des heures difficiles… Il explique que les lits ne sont venus que plus tard et que précédemment les détenus dormaient à même le sol sur un “matelas“ des plus sommaires ! Gros silence dans la salle et même s’il fait ce job depuis quelques années, on essaye de s’imaginer quel sentiment il doit ressentir lorsqu’il fait sa visite guidée !! La prison n’a rien d’extraordinaire mais le point d’orgue est le passage dans le couloir des cellules de sécurité maximale où l’on peut évidemment voir celle de Mandela. La visite (en anglais) est ponctuée de moult anecdotes sur la vie des prisonniers racontées avec le même ton grave et troublant, pour se conclure par un tour en bus de l’île et des différentes installations liées aux fonctions successives de l’endroit.
Le trajet du retour, juste avant le coucher du soleil, offre un panorama saisissant sur Cape Town et Table Mountain.
On ne pouvait pas séjourner à Cap Town sans avoir vu le Cap de Bonne Espérance situé à 65 km au sud de la ville et dont la péninsule est devenue une réserve protégée intégrée au Table Mountain National Park. Sur la route et malgré une météo nuageuse, on ne cesse de s’émerveiller de la beauté du paysage et du charme des petites bourgades traversées telle que St James avec ses bungalows de plage colorés. L’architecture des maisons qui jouxtent le front de mer est un curieux mix entre maison victorienne, normande au toit de chaume ou à colonnes de métal comme on peut en trouver à la Nouvelle-Orléans. Mais j’ai juste oublié d’en prendre quelques clichés pour mieux illustrer mes propos……… il faudra vérifier par vous-même !!
Une fois dans le parc national et arrivé tout au bout de la route on a première surprise, il n’y a pas un cap mais 2 : on y trouve évidemment le célèbre Cape of Good Hopemais juste à côté, un poil plus au sud, il y a l’imposante pointe rocheuse de Cape Point surmontée de son phare et qui est beaucoup plus impressionnante. La deuxième surprise est qu’aucun de ces 2 caps n’est le point le plus austral du continent africain ; pour cela, il faut aller chercher le Cap des Aiguilles (Agulhas) situé 150 km plus à l’est.
En tant que réserve naturelle, le parc abrite une large variété de faune et de flore et on peut y observer des autruches, des buffles, des impalas mais surtout les impétueux damans ! Ces derniers peuplent en nombre le rocher du Cap et en escaladant la falaise j’ai failli perdre l’équilibre à plusieurs reprises en surprenant l’imperturbable rongeur dans mes pieds !! Et quand ce ne sont pas les animaux, ce sont les rafales de vent qui pourraient facilement vous faire perdre pied à quelques centimètres du précipice…
Pour rentrer à Cape Town, on a repris la même route qu’à l’aller mais en effectuant une halte à Boulders Beach. L’Afrique du Sud est évidemment connue pour ses safaris et son “big five“ mais beaucoup moins pour ses pingouins. On a d’abord cru à une blague en voyant un panneau indiquant LA baie des pingouins et les ignares que nous sommes n’aurions jamais pensé trouver une pareille bestiole par 27° !! C’est en 1982 qu’un couple s’est installé sur les rochers granitiques de la plage de Boulders, à côté de Simon’s Town et aujourd’hui, la colonie compte plus de 3000 oiseaux. L’endroit est depuis protégé et également intégré au Table Mountain National Park. Voir ces sympathiques bébêtes déambuler sur le sable est un drôle de spectacle surtout quand elles sortent de l’eau, certaines se font des mamours et d’autres se dorent la pilule sur la roche chaude !
Pour conclure cette très belle et dernière journée à Cape Town, de retour à notre appartement, on a attendu sur la terrasse que le soleil disparaisse derrière les vagues dont la crête était balayée par le vent.
J’ignore si cela se ressent dans mon récit mais on A-DO-RE cette ville ! On a apprécié son modernisme, sa propreté, son ambiance de bord de mer, son histoire même si elle a connu des heures sombres et malgré la densité de cette métropole, la nature est omniprésente, avec 2 océans et toute cette verdure environnante. Concernant les activités sportives, on a l’embarras du choix : VTT, hiking, surf, kyte-surf, plongée, running sur le front de mer et bien sûr golf sur l’un des magnifiques parcours qu’on a pu découvrir de l’avion en arrivant. On s’y verrait bien…