Coromandel, Auckland, 21-23/4.
Pour partir à la découverte de l’île Nord, nous avions un jour “de libre“ que l’on se réservait afin de rester à l’endroit qui nous plairait le plus. On a hésité entre rester une journée supplémentaire à Rotorua pour profiter des ses moult activités (sources d’eaux chaudes, geyser, bain de boue…) ou explorer davantage la péninsule de Coromandel. La décision s’est plus ou moins prise dans les bains à 38° du camping de Rotorua où nous avons rencontré un couple franco-hollandais qui vivait en Nouvelle-Zélande depuis 15 ans. Selon eux, Rotorua est génial pour visiter des parcs à thèmes avec les enfants mais lorsqu’ils parlaient de Coromandel leur visage s’éblouissait et les mots « …magnifiques… beaux… splendides… » revenaient sans cesse dans leur bouche ! Notre décision était prise et nous allons donc tout au bout de la pointe nord de la péninsule.

Au passage, on s’arrête à Waihi, une ancienne cité minière dont le filon a été découvert en 1878 et qui est devenu l’une des plus importante mine d’or au monde. L’extraction a été stoppée en 1952 laissant aujourd’hui un gigantesque cratère qui permettait l’accès aux 175 km de galeries souterraines d’où ont été extraites 174 tonnes d’or et 1193 tonnes d’argent. Le puits le plus profond s’enfonce à 600 m sous la surface. Une petite marche de 4 km débute à l’ancienne station de pompage et permet de faire le tour de Martha Mine.
On passe la nuit près Whangamata, sympathique petite bourgade aux plages de sable blanc où la pêche, le paddle et le surf sont rois. Mais cette fois, pas question de dormir près de la plage, on s’enfonce dans Wentworth Valley où l’on parcourt près de 6 bornes sur une route de gravier où il faut traverser des ruisseaux avant de trouver tout au bout du chemin, l’unique campsite du coin !
Village après village, on continue de longer la côte Est jusqu’à Hot Water Beach qui nous avait été conseillée par Isabelle et Ben, le couple de Bourguignons rencontré près de Wellington. La plage doit son nom aux 2 sources d’eau chaudes qui résultent encore de l’activité volcanique existant dans la région il y a 5 millions d’années. Deux heures avant la marée basse, les eaux chaudes remontent jusque sous le sable blanc et armé d’une pelle, il suffit de creuser un trou pour disposer d’un spa à ciel ouvert à quelques mètres des vagues ! Malheureusement pour nous, c’est le matin et la marée est à 18h30 donc à moins de creuser (beaucoup) plus profond avec une pelleteuse JBL, on doit faire l’impasse sur la cure thermale express ! On se contente d’observer les surfeurs et de constater que les locaux ont le sens du business en proposant la location de pelles aux heures de marée, malin !!
Dans leur parcours les Bourguignons nous avaient avoué qu’ils étaient passés à côté de  du bucolique village d’Hahei mais sans voir (à regrets) sa principale curiosité : Cathedral Cove. Le site est à 45 min de marche du parking le plus proche ou est aussi accessible par la mer (bateau ou kayak). Le chemin serpente au milieu de la végétation luxuriante offrant des points de vue magnifiques sur la baie, avant de plonger vers la mer. Une fois les pieds dans le sable blanc, on découvre un décor spectaculaire avec une petite plage coincée entre les parois abruptes de rochers. Sur l’un des côtés, la falaise est transpercée et forme une arche naturelle triangulaire qui lui a valu son nom de “cathédrale“. C’est tout simplement splendide et on y aurait bien passé l’après-midi à lézarder…
Lorsque le jour décline, il faut nous trouver un campsite où dormir. Nous sommes dans la ville de Coromandelet sur Wikicamps, il n’y a que des campings assez chers et pas forcément bien notés. Adèle me promet un campground au bord d’une plage dans une magnifique baie. Seul hic, il est à Port Jackson à l’extrémité Nord de la péninsule et pour y arriver il faut encore se taper 30 bornes de route de graviers sinueuse entre les collines et la mer. Un peu fatigué de cette longue journée au volant de notre maison roulante, je ne suis pas vraiment chaud au début. Mais elle a raison, les campings sont hors de prix et les commentaires laissés sur Wikicamps sont assassins. Le temps de remettre quelques litres d’essence dans la station-service la plus chère de toute la Nouvelle-Zélande et nous repartons vers le Nord.
Pour être clair, c’est tout simplement LA plus belle “route“ côtière que l’on a faite en NZ. Il suffit de visionner les dernières séquences de la vidéo pour en être convaincu. Le chemin, juste assez large pour un véhicule, passe de petites criques à l’eau turquoise et translucide aux montagnes offrant tous les dégradés de vert. Tout le long, nous sommes hypnotisés par le coucher de soleil qui plonge dans la mer. En arrivant au campground, il fait presque nuit mais une lueur orange subsiste derrière les nuages et se reflète dans la fine surface d’eau que laissent les vagues lorsqu’elles se retirent de la plage.
A cette période, on a l’embarras du choix pour notre emplacement surtout que le camping occupe un étroit bandeau longeant toute la baie. Hors saison, il y a très peu de voyageurs et ce sont surtout des locaux parfois permanents qui résident ici. Les équipements sont assez sommaires et plus très jeunes avec de petites cabanes en bois qui font office de WC et de douches (froides) mais le cadre fait oublier ces détails qui deviennent insignifiants après 3 semaines passées à dormir dans une voiture !
Le lendemain on a du mal à quitter l’endroit et on tarde à décoller. La route jusqu’à Auckland est encore longue mais d’abord je profite du trajet retour sur la route de graviers pour jouer les Sébastien Loeb et filmer quelques séquences pour monter la vidéo de notre road trip en NZ. La route n°25 qui va de Coromandel jusqu’à la Highway n°2 en longeant toute la baie de Firth Of Thames est également spectaculaire avec des panoramas sympathiques qui donnent envie de s’arrêter tous les km pour prendre des photos !!
Arrivant à Auckland en fin d’après-midi, on improvisera une courte marche dans le CBD (Central Business District) et sur les quais, le temps de prendre une amende de 65 NZ$ (environ 40 €) pour 14 min de dépassement !!
On déambule ensuite dans Queen Street qui nous fait furieusement penser à George Street à Sydney avant de déboucher devant le Ferry Building et d’aller sur la marina à la recherche d’un restaurant pour le soir. En revenant vers le parking, on trace jusqu’à Albert Park pour redescendre vers le Town Hall et le Civic Theatre. Où que l’on soit à Auckland, on aperçoit toujours la Sky Tower dont la pointe s’illumine de rouge une fois la nuit tombée.
Pour clore en beauté notre voyage au pays des kiwis, on s’offre (enfin) le premier et le seul dîner aux chandelles dans un petit restaurant italien, le Di Mare dans le quartier de Parnell, dégustant huîtres, moules et côtes d’agneau, Pâques oblige…
Notre campervan avait déjà 259.317 km lorsqu’on en a pris possession à Christchurch. Au final, on le rend à l’agence d’Auckland avec 3809 km supplémentaires !!! Les globetrotters belges nous avaient prévenu qu’on risquait de faire plus de bornes en NZ qu’en Australie. A l’époque, je ne l’avais pas cru et ne voyais pas cela possible vu les différences géographiques entre les 2 pays…

Inutile d’écrire qu’on a adoré la Nouvelle-Zélande qui dans notre classement des pays passe devant l’Australie ! Tout y est beaucoup plus sauvage, plus roots et l’atmosphère y est plus décontractée. On ajoute à cela, l’héritage de la culture maori qui participe aux charmes du pays.