Welcome to the desert
Grand Canyon, Valley of Fire, Zion, Death Valley, 11-14/9.
Voici la deuxième partie de notre exploration des grands parcs américains. Après les forêts gigantesques de pins et de sequoias, bienvenue dans le désert !
Il y a plusieurs compagnies qui proposent des tours dans le Grand Canyon, on opte pour Papillon qui propose entre autres au départ de Vegas la formule Grand Celebration Sunset (env. 400$/pers). Comme beaucoup d’attractions aux US, tout est très bien organisé, une navette vient nous chercher à l’hôtel pour aller jusqu’à Boulder City (30 min) et de là, on s’envole pour environ 70 minutes, survolant le barrage Hoover, la rivière Colorado, le lac Mead, etc.
L’hélicoptère suit la rivière à hauteur du plateau supérieur et le spectacle est tout simplement époustouflant avec les rochers du canyon qui baignent dans la lumière jaune du coucher de soleil. Le casque qu’on a sur les oreilles nous protège du bruit et dispense des informations en français sur les différents highlights qu’on aperçoit. Le pilote, très sympa, complète de temps à autre l’exposé et répond aux questions des passagers. Après 40 minutes, l’engin se pose au fond du ravin pour nous offrir un pique-nique très modeste accompagné d’un verre de mousseux californien.
Du parking, on profite de la fraîcheur du matin pour entamer le Watchman Trail (4,3 km) de difficulté modérée, avec une belle montée tout de même qui nous promène 112m plus haut sur le plateau devant The Watchman, un pic rocheux qui culmine à 1995m. De là, on emprunte un loop très court qui n’a pas vraiment d’intérêt car c’est vers le canyon que cela se passe avec une vue sur les stars du parc : The West Temple(2380m), Altar of Sacrifice (2288m) et The Sentinel (2181m). Cette impressionnante barrière rocheuse, les contreforts de sable rouge, la végétation et le ciel bleu parsemé de nuages blancs seront les ingrédients du plus beau paysage que nous aurons vu aux Etats-Unis. Tout simplement sublime…
On redescend de notre plateau tout en restant hypnotisé par les montagnes face à nous. Pour continuer notre exploration, on grimpe dans la navette pour faire un aller/retour jusqu’au fond du canyon avant de revenir à Zion Lodge pour y déjeuner. Juste en face, démarre le sentier Lower Emerald Pool (1,9 km) qu’on peut prolonger avec Upper Emerald Pool Trail (1,6 km). Ils sont tous les 2 assez agréables même au plus chaud de la journée car l’essentiel du tracé est à l’ombre des montagnes ou de la végétation qui subsiste grâce à la rivière qui forme 2 bassins où l’on meurt d’envie d’y tremper les pieds ! Le bassin supérieur est complétement encaissé au pied de falaises rouges vertigineuses d’où s’échappe un mince filet d’eau.
Une fois dans les limites du parc, on bifurque vers Dante’s view qui offre une vue inédite avec dans le même axe, le point le plus bas des Etats-Unis, Badwater (86m sous le niveau de la mer) et le point le plus haut, Mt Whitney(4421m) !! Le plus cocasse est que Mère Nature a décidé de former ces 2 curiosités géologiques à seulement 140 km l’une de l’autre sur un territoire de 4500 km de large et de 9 600 000 km2 !!!
Je m’arrête à plusieurs reprises pour prendre quelques clichés mais la chaleur est réellement étouffante. La route principale nous amène jusqu’à Zabriskie Point où l’on découvre un paysage tout aussi surprenant avec une “mer“ de collines érodées aux multiples nuances allant du jaune au marron en passant par le rouge ! Dommage que notre road book nous oblige à passer ici en milieu d’après-midi car le spectacle doit être tout simplement grandiose dès que le soleil commence à se coucher !!
En traçant toujours vers le nord-ouest, on arrive aux dunes de Mesquite. D’abord on croit à un mirage car au beau milieu de ces montagnes arides apparaissent comme par magie des dunes de sable blanc. Malgré les 48°C indiqués par l’ordinateur de notre Camaro, je me décide à faire une petite promenade au milieu de cet erg qui me rappelle furieusement notre ballade en 4×4 dans la région de Dubaï, 2 ans auparavant ! Evoluer dans les dunes avec mes tongs s’avère difficile mais je me ravise de les ôter lorsque mon pied nu touche le sable brûlant.
Pour certains, le meilleur moment pour voir ce site est le matin lorsqu’on peut observer les traces de l’activité nocturne de la faune. Perso, je préfère l’après-midi quand le vent a justement effacé ces empreintes pour ne laisser que des monticules immaculés. Les guides conseillent une “rando“ en pleine nuit lors de la pleine lune mais en veillant à ne pas se faire mordre par un sidewinder (oui, oui comme Budd dans Kill Bill !!), un crotale venimeux qui peut atteindre 80 cm de long et qui change de couleur pour se fondre dans le paysage.
On doit rejoindre Ridgecrestle soir et pour cela on traverse Panamint Valley. En un an, on en a traversé des lieux paumés au milieu de nulle part où l’on se sentait totalement isolé mais cette route entre Mesquite et Trona est irrémédiablement la pire de toute !! En 120 km, on a croisé 2 voitures !!! La désolation continue en passant à Tronaoù l’on exploite ce minéral rare qui a donné son nom à la bourgade qui nous semble en partie abandonnée, avec bon nombre de commerces au bord de la route qui sont définitivement fermés. Ici, les écoliers jouent au foot sur un terrain sans herbe, idem pour le parcours de golf dont les 18 trous se jouent dans le sable et de la terre en guise de green !!
Notre auto-tour touche presque à sa fin puisqu’il nous faut retourner à Los Angeles pour restituer notre bouillonnante décapotable américaine. Mais un road trip digne de ce nom aux « States » ne pouvait ne pas passer par la Route 66, the mother road ! De Ridgecrest, on fait un détour jusqu’à Barstow pour rejoindre le tracé de cette route mythique qui file vers San Bernardino. En réalité, il ne reste que quelques “vrais“ tronçons de bitume très fatigués où il faut parfois chercher le panneau pour s’assurer qu’on est bien sur la 66. On a trouvé pas mal d’infos sur le site historic66.com qui explique assez précisément où emprunter les “restes“ de la mother road et indique les emplacements des échoppes historiques qui bordent la chaussée comme le “1er vrai“ McDonaldsà San Bernardino. En fait, un autre “1er“ McDo usurpe ce titre tout à l’autre bout de la route, à Chicago, qui est en réalitée la première franchise.
On continue en direction de Pasadena en suivant toujours l’ancien tracé plus connu aujourd’hui sous le nom Foothill Blvd. A partir de là, la route n’est plus très agréable et on est loin du cliché de l’interminable ligne droite à travers des contrées sauvages et arides. On roule désormais sur un large boulevard d’au moins 3 files, obligé de stopper tous les 500m à chaque feu rouge !! Je pense que cette dernière partie de la 66 n’est vraiment pas la plus sympa et on se résout à l’abandonner bien avant Santa Monica préférant monter sur la freeway pour rejoindre notre hôtel près de l’aéroport de LA.
Bruno & Astrid
Niiice!