4 ans et demi après notre 1èrevisite, on se décide il y a 15 jours, de retourner au Parc Kruger ! On avait envie de vacances et de chaleur !! Nos amis Florence et Eric y ont passé quelques jours en août et c’est en voyant leurs photos que l’idée a dû gentiment faire son chemin dans nos petites têtes. A côté de cela et depuis 2014, on reparle souvent de ce souvenir mémorable avec mes parents, qui nous avaient rejoints lors de notre TDM.

Mais cela a beau être notre 8èmesafari en Afrique du Sud, on est toujours aussi fébrile en préparant nos affaires, à l’idée d’aller voir les animaux. Et pour l’occasion, on ressort nos sacs à dos du TDM, qu’on n’avait pas utilisé depuis 2 ans.

On délaisse tristement notre Defender fraîchement équipé de sa tente de toit pour prendre l’avion jusqu’à Johannesburg, où un 4×4 de location nous attend pour ce trip décidé à l’arrache.

Mais avant de rejoindre les portes du Kruger, on prévoit une journée pour visiter le Blyde River Canyon au nord des montagnes du Drakensberg. La route panoramique qui mène aux différents points de vue, vaut à elle seule le déplacement ! Des lacets de bitume qui serpentent au milieu d’une des plus grandes forêts artificielles au monde. Ici sont plantés à perte de vue des dizaines de milliers de pins et d’eucalyptus. Le dépaysement est garanti et difficile de se persuader que nous sommes tout au bout du continent africain.

Une journée peut suffire pour faire le circuit classique dont le point de départ idéal est la petite bourgade de Sabie. A peine une dizaine de km plus loin, on y trouve le premier stop à savoir les Mac Mac Pools. Il s’agit en fait d’une aire de pique-nique avec des bassins surplombés de mini cascades, où l’on peut faire trempette et se rafraîchir. L’endroit est bucolique et on profite de la vue sur les collines arborées.

Moins d’un km plus loin, on trouve les Mac Mac Falls. Mais pour y parvenir, il faut d’abord traverser un « marché » d’une vingtaine de stands vendant plus ou moins le même artisanat local, essentiellement à base de bois de la région.
Si vous ne savez pas quoi acheter comme souvenirs dès cette 1ère étape, pas d’inquiétude, vous allez retrouver les mêmes objets à tous les autres sites qui vont suivre. Les vendeurs ne sont pas bien insistants, donc rien de bien méchant !

On emprunte ensuite un court sentier qui longe un canyon d’environ 70m de profondeur. Au bout du chemin on découvre les chutes d’eau. Le temps de trouver le meilleur cadrage pour quelques photos et nous rejoignons le parking pour la prochaine étape.

20 km plus loin, on atteint la ville de Pilgrim’s Rest., célèbre pour la découverte de filons d’or en 1873 dont l’exploitation a duré pendant près d’un siècle. Autant dire qu’on avait pas mal d’à priori sur cet ancien village reconverti en musée à ciel ouvert depuis les années 70. En fait lors de leur séjour en 2016, nos amis Tania et Julien nous avaient décrit un site ultra-touristique et je dois avouer qu’il y a plus de stands de souvenirs que de maisons à photographier ! Cela dit le village, déclaré monument national, est bien conservé et cela mérite le petit détour pour y faire quelques clichés.

En retrouvant la R532, après le village de Graskop, nous faisons un court arrêt pour observer le Pinnacle Rock, une formation rocheuse au milieu d’un canyon avec la plaine en arrière-plan. Une sorte de mise en bouche pour les points d’intérêt qui vont suivre…
5 minutes plus tard, on atteint le site de God’s Window. Après le parking, un premier sentier vous emmène de plateforme en plateforme où l’on peut jouir d’une vue plongeante extraordinaire sur la plaine (lowveld), 700m plus bas !!

Plus haut, un deuxième sentier nous promène dans une inattendue forêt tropicale qui contraste totalement avec les collines de pins qu’on a traversé jusqu’à présent. Après l’humidité de cette forêt, on débouche sur un plateau totalement cramé et on s’étonne de trouver encore certains arbres en flamme. Écobuage ou incendie accidentelle, on a oublié de poser la question au gardien en partant !

Notre prochain arrêt se situe 45 km plus loin à Lowveld View, où la beauté du panorama augmente crescendo et en plus, pour une fois l’accès au site est totalement gratuit. Le site n’est pourtant pas très fréquenté (à tort) et les 4 stands de souvenirs font de la peine, tellement le chaland est rare ! Les vendeuses ne sont pas très entreprenantes et se contentent de nous saluer poliment avec le sourire, sans même essayer de nous fourguer leur marchandise. Elles ont dû abandonner !!


Un court sentier nous amène au bord du canyon et là, WOUAW, une vue époustouflante à 180 degrés ! Seuls au monde, on profite du tableau que Mère Nature nous offre. Alors j’ignore si c’est vraiment le 3èmeplus grand canyon au monde mais c’est absolument magnifique.



Et le point d’orgue de cette ballade arrive 10 minutes plus tard avec notre stop au Three Rondavels View Point. Le site est ultra fréquenté et 2 bus scolaires viennent juste de débarquer leurs jeunes passagers qui se dirigent avec un ordre modéré sur l’unique terrasse panoramique. Les enfants semblent moins impressionnés qu’Adèle et moi qui restons scotchés devant ce canyon. Des rochers de toutes les couleurs avec la végétation qui ajoute sa touche de verdure, sans oublier le bleu du ciel et de la rivière qui serpente 700m en aval.

Après quelques clichés sur la plateforme d’observation, on préfère marcher quelques mètres plus au Nord pour être davantage au calme. On trouve rapidement un promontoire rocheux qui offre la meilleure vue du site. Pas de barrière (attention en cas de vent), pas de bruit, pas de touristes, juste nous 2 ! On a beau avoir vu les fameuses 3 formations géologiques en forme de hutte ronde (rondavel) dans des magazines ou sur les photos de nos amis venus précédemment, les voir « en vrai » reste un moment magique et inoubliable.

Après en avoir pris plein les yeux et rempli de photos une demi carte mémoire, on reprend la route jusqu’à Hoedspruit (env. 100 km) pour nous rapprocher du Kruger. De chaque côté, les montagnes sont omniprésentes et malgré la distance cette fin de parcours reste très agréable.
Hoedspruit est une bourgade assez plaisante où l’on fait étape pour la nuit. On y trouve de bons restaurants et un large choix de lodges coquets et confortables. La ville offre également 2 possibilités « stratégiques » de rentrer dans le Kruger : Orpen Gate (70 km) ou Phalaborwa Gate (78 km). En fonction de la durée du séjour dans le parc, on a donc le choix du circuit.

En 2014, nous étions entrés par Phalaborwa pour dormir 1 nuit au camp de Satara et 1 nuit au camp de Pretoriuskop (voir article). Pour ce trip, en raison des disponibilités des hébergements, nous avons choisi de rentrer par Orpen et de passer 3 nuits dans le camp de Skukuza, le plus grand du parc.

Durant ces 3,5 jours, on fait des haltes dans les différents camps de Satara, Skukuza, Pretoriuskop, Lower Sabie et Crocodile Bridge. Dans chacun, les hébergements se valent. Ils sont assez anciens, au confort moyen mais propre et de toute façon, l’intérêt est ailleurs ! Le meilleur resto est à Skukuza avec la chaîne Cattle Baron, la plus belle piscine est à Pretoriuskop et la plus belle vue est à Lower Sabie.

Quant aux animaux à voir, je rappelle que le Kruger est le seul Parc National où l’on peut espérer voir le Big 5 (lion, léopard, éléphant, rhino et buffle). En 2014, il nous manquait le léopard. C’est désormais réparé avec 2 magnifiques spécimens, nos premiers !

C’est juste une joie monstrueuse et indescriptible que de découvrir un animal sauvage dans une faune de 20.000 km2. On a envie d’hurler mais on ne veut surtout pas effrayer la bête ! Il y a l’animal qu’on aperçoit parce qu’il y a déjà 6 autres voitures qui sont arrêtés devant. Et puis, il y a celui qui que vous êtes le seul à trouver ; planqué derrière un buisson à plus de 50m, se confondant avec les couleurs de la savane. Et puis vous repérez une silhouette, une démarche, une queue qui gigote, une oreille qui frétille ou encore un pelage distinctif, BINGO !!!

Observer une bête sauvage dans son habitat naturel, c’est tout à fait magnifique et quelque chose dont on ne se lassera jamais. Je ne vais pas faire l’inventaire de tous les animaux rencontrés mais pour cette session au Kruger, ça été tout simplement un FES-TI-VAL ! On n’a jamais vu autant d’animaux et autant d’espèces différentes. L’autre moitié de la carte mémoire a été vite remplie…

Quelques spécimens ci-dessous et vous trouverez notre meilleure sélection dans un album Facebook en cliquant ici.

Après plusieurs safaris, on se permet quelques conseils :

  • Ne cherchez pas à en faire trop. Passer son temps en voiture, à scruter les buissons est super fatiguant. Mentalement car on fait un monstrueux effort de concentration mais aussi physiquement pour ceux qui ont le dos fragile. Et je ne parle pas de la crampe à la cuisse à maintenir l’accélérateur sur un filet de gaz !
  • Partez tôt le matin à l’ouverture des portes vers 6h pour maximiser vos chances d’apercevoir des fauves. Faites un stop vers midi, reposez-vous l’après-midi et faites encore un dernier tour de 16 à 18h. Trop fatigué pour conduire ? Réservez une « sunset drive » avec un ranger du parc (R300), ça existe aussi pour le matin. Et enfin couchez-vous tôt !
  • Attention aux distances, comptez 30 km/h de moyenne. Ne prévoyez pas plus de 180 km par jour sauf si c’est pour tracer (à 50 !!) sur les routes goudronnées entre 2 camps.
  • On ne voit pas forcément plus d’animaux sur les pistes que sur les routes bitumées. Elles ont chacune les avantages de leurs inconvénients :
    • Il y a plus de trafic sur une route principale mais du coup, les animaux sont « signalés » par les voitures arrêtées sur le bas-côté. S’il y a plus de 4 voitures, c’est à coup sûr du « big game » !
    • On est plus tranquille sur les routes secondaires, mais elles sont moins confortables (surface de tôle ondulée) et en croisant moins de véhicules, toute l’observation des animaux repose sur vos seules capacités à les distinguer ! Plus jouissif aussi…
  • L’observation d’animaux « rares » reste tout de même un énorme coup de bol. Parfois vous passez 3h à ne voir que des impalas et des zèbres et finalement en rentrant au camp, 2 lions traversent la piste !
  • Investissez dans une bonne paire de jumelles (10×42, c’est le top). Ça change tout et parce que même avec un très bon appareil photo, les jumelles sont le meilleur outil pour repérer les animaux et surtout pour prendre son temps à les observer.
  • Les gros rochers ronds dans l’eau sont des hippos !
  • Ne roulez pas sur les bouses, y a de la vie là-dessous !

Distance et temps de parcours :

  • Aéroport OR Tambo de Johannesburg – Sabie : 350 km, env. 3h30
  • Sabie – Pilgrim’s Rest – Blyde River Canyon – Hoedspruit : 210 km, env. 3h15. Comptez en plus 15 à 60 min suivant les arrêts.
  • Hoedspruit – Entrée du Kruger (Orpen gate) : 70 km, env. 1h
  • Sortie du Kruger (Numbi) – Aéroport OR Tambo de Johannesburg : 380 km, env. 4h30. Mais on conseille de sortir au sud du parc à Malelane Gate, plus long en distance (400 km) mais plus court en temps (env. 4h) car on rejoint directement la N4.

Voiture du trip

On avait réservé chez Avis, un Nissan X-Trail 4×4 boîte auto. Mais compte tenu du retard de notre vol, ce modèle a été donné à un autre client ! On a dû attendre 45 min qu’un autre véhicule soit disponible. Constatant notre mécontentement, la réceptionniste d’Avis s’est rattrapée en nous surclassant de catégorie puis elle nous a aussi offert l’option kilométrage illimité.

Ainsi, nous sommes repartis au volant d’un Toyota Fortuner boîte auto. Je conseille vivement un SUV pour un safari. Les 4 roues motrices ne servent strictement à rien au Kruger mais la position de conduite plus haute des SUV, aide beaucoup au repérage et à l’observation des animaux. Pour avoir déjà loué plusieurs modèles, Le Fortuner est vraiment top. Super silencieux (un must à côté du Defender), assez sobre vu le gabarit (env. 7,5L/100), il est vraiment confortable pour ce type de trip, sur la route comme sur la piste. Son énorme coffre transportera aisément les bagages de 5 personnes.

Et si vous n’êtes pas habitué à changer les vitesses avec la main gauche, la boîte auto est vraiment pratique. Surtout qu’elle va de pair avec un régulateur de vitesse, bien utile sur les interminables lignes droites de la N4 entre Johannesburg et le Kruger !

Bonne route…