Les Philippines sont définitivement une terre de (fort) contraste. Après la misère urbaine de Manille et du sentiment d’insécurité qui nous a fait nous agripper à notre sac et nous méfier de tout (souvent à tort), nous voilà à Boracay dont les plages de sable blanc et l’eau turquoise semblent sorties d’une carte postale.

Mais avant d’y arriver, il faut mériter ce morceau de paradis et se montrer patient avant de fouler le sable de de Cagban Beach, dont le jetty port est le point d’entrée à Boracay. On a d’abord atterri à Kalibo qui fait son entrée dans le top 5 des aéroports les plus petits qu’on n’ait jamais vu. Au moins tu ne perds pas de temps à l’arrivée pour trouver le tapis roulant qui va t’apporter ton sac, il n’y en a qu’un… et l’aérogare d’arrivée ne doit pas faire plus de 100 m2, toilettes comprises ! Dans le hall sont disposés de petits stands de voyagistes qui proposent des transferts vers l’île de son choix. Pour rallier Boracay, il y a 2 bonnes heures de bus à travers la jungle et la montagne avant d’arriver tout au nord pour prendre un pumpboat qui débarque ses passagers à Manoc-Manocpour prendre une navette qui nous déposera enfin à l’hôtel. Enfin à l’appart’ dans notre cas, car pour commencer le séjour, nous avions loué sur airbnb un grand studio pour 3 nuits sur les hauteurs de Diniwid Beach.

L’organisation des transferts est très bien rôdée. Entre la récupération des bagages à Kalibo et l’arrivée finale à l’hébergement, il y a très peu de temps d’attente et les accompagnateurs font preuve d’un grand professionnalisme issu d’une certaine expérience à charrier des bétaillères remplies de touristes ! De tous les comptoirs présents à l’aérogare, on a choisi Southwestdont on avait déjà lu le nom dans un blog au moment de prendre des infos sur Boracay. Pour 550 pesos par pax (environ 9 €) tout est inclus : le bus jusqu’à Caticlan, la traversée, les taxes environnementales et la navette jusqu’à l’hôtel. Et ça dépote…
D’après le Lonely, Boracay est sensée être la réponse philippine à Phuket et Cancun ! Pour avoir vu les 3, nous ne sommes pas du tout d’accord. Cancun, pour y avoir été à 2 reprises, restera pour nous une station moche avec des immeubles style “Grande Motte“ et dont les plages sont infestées d’Américains venus par Boeing 747 entier pour ingurgiter le plus d’alcool possible à l’occasion de Springbreak. Quant à Phuket, qui s’est révélée une très bonne surprise dans notre périple en Thaïlande (voir article) n’a pas du tout la même taille et propose une plus grande variété de plages.
Boracay est une île de 7 km de long et dont la largeur oscille entre 1 km au centre à 3 km pour les terres situées tout au nord. L’île est essentiellement connue pour la célèbre plage de White Beach qui offre près de 4 km de sable blanc. Elle est segmentée en 3 stations pour l’organisation des débarquements de passagers provenant des autres îles, des touristes sortis en mer pour la journée ou des plongeurs partis sur les nombreux spots qu’offrent les alentours.

Pour le début de notre séjour, nous avons choisi Diniwid Beach, une petite crique cachée derrière une falaise plus au nord, sur le même côté ouest que White Beach mais beaucoup moins fréquentée. A Diniwid, on ne trouve pas de magasins tout le long de la plage, uniquement un bar et quelques hôtels, certains sur la plage et d’autres accrochés aux rochers de la colline et entourés de verdure. Les eaux turquoises sont totalement transparentes et même aux Maldives, on n’avait jamais vu un sable aussi fin. Le paradis… On a pris nos habitudes chez Agnes (le Wahine Barde son vrai nom) où l’on mange des quesadillas bien servies et d’excellentes pizzas. De plus, il y a du wifi (absent dans notre appartement) et nous permet de prendre des nouvelles de nos proches tout en profitant de l’happy hour ! Le soir, l’endroit est désert et on apprécie d’y dîner les pieds dans le sable en écoutant le bruit des vagues s’échouer sur la plage.

Pour rejoindre la “civilisation“ à pied, il suffit d’emprunter l’étroit chemin le long de la falaise qui mène au nord de White Beach (Station 1). Par la route principale qui va du sud au nord, c’est beaucoup plus long et il faut prendre un tricycle à moteur contre 100 pesos (environ 1,65 €) en course privée. Le tricycleest une moto de 155 cm3, assez ancienne pour la plupart, avec un side-car pouvant contenir 6 personnes et c’est le seul transport en commun de l’île. Il y a des arrêts sur le bord de la route tous les 300 m et une course à plusieurs passagers entre la Station 1 et la Station 3, ne coûte que 10 pesos !! Il y a également des motos seules, sans side-car, sur lesquelles le pilote emmène jusqu’à 2 personnes (voir 3 avec des enfants) mais c’est déjà moins confortable et ma Nona se retournerait dans sa tombe si elle nous voyait à 3 sur une pétrolette !!
Il n’y a pas de voitures exceptés les pick-up de la police, des pompiers et les ambulances. Il y a quelques camions de livraison mais ils sont très étroits pour s’adapter aux routes et à la circulation de l’île.
Pour varier les plaisirs, on a passé les 4 nuits suivantes dans une auberge de jeunesse près de la Station 2 et du D’Mall(le seul centre commercial), un peu en retrait de White Beach. De l’extérieur l’endroit et son environnement ne sont pas très engageants mais une fois à l’intérieur, l’ambiance est des plus chaleureuses et quel accueil !!! Joannala réceptionniste est très gentille et marquera notre arrivée en nous offrant une tournée de bienvenue. Jeff le barman nous accueillera systématiquement avec bonne humeur et un large sourire en se souvenant des prénoms de chacun. Encore une fois, on doit sûrement être les plus âgés…
A l’origine, on ne devait rester qu’une semaine sur Boracay et aller ensuite sur Palawanoù je voulais faire de la plongée et passer mon Padi (open water). Olivier, le gérant de la guesthouse à Manille, nous avait d’ailleurs indiqué le centre d’un de ses amis français basé à Port Barton. Pour rallier l’île, il faut repasser par Manille en avion et donc perdre une journée entière dans les transports en se levant très tôt. Idem en bateau dont la croisière n’est pas forcément plaisante et agréable d’après la propriétaire du studio qu’on a loué. A l’auberge de jeunesse, on a rencontré un groupe de jeunes finlandais qui ont fait un trip de 3 jours à Palawan puis 3 jours à Bohol avec un temps pourri et étaient bien contents de revenir sur Boracay. Cela nous a conforté dans notre décision de rester sur place la deuxième semaine et voir une plage de plus n’est pas la motivation première de notre périple… On en profitera pour nous poser avant d’attaquer l’Inde, je pourrai rattraper mon retard dans l’écriture des articles pour le blog et parfaire ma connaissance de mon reflex afin d’améliorer mes prises de vues. Et comme le disent si bien Astride et Bruno, nos globe-trotters belges rencontrés dans le Transsibérien : « …même en vacances il faut savoir se prendre des vacances ! ».
Si déjà on reste une semaine supplémentaire, on voulait un hébergement plus paisible et confortable, on a donc passé une après-midi à faire la tournée des hôtels qu’on avait repéré et susceptibles de rentrer dans notre budget après un peu de négociation. Notre choix s’est porté sur un établissement charmant, perdu dans la verdure, disposant d’une piscine et un peu en retrait de la plage, tout au nord de White Beach. L’emplacement est idéal, d’un coté on peut rejoindre l’agitation du centre en 15 min de marche sur la plage, de l’autre côté on peut retrouver la bucolique crique de Diniwid Beach et manger de bonnes pizzas chez Agnès !!
Et avec un cimetière juste à coté, c’est pas les voisins qui vont faire du bruit !
On profita de cette semaine pour visiter les autres spots de Boracay : la sauvage Puka Beach tout au nord, Bulabog Beachdédiée aux kyte-surfers et le Mont Luhoqui offre un panorama à 360° de toute l’île. On ne sait jamais lassé de nos promenades sur la longue White Beach, surtout la nuit où l’ambiance est totalement différente de la journée. Le soir, les transats sont dégagés et laissent la place aux tables des restaurateurs qui agrandissent considérablement leur capacité d’accueil et offre une “terrasse“ fantastique, les pieds dans le sable à quelques mètres des vagues car l’eau est montée avec la marée. Les bars, quant à eux, disposent sur la plage leurs petites tables et leurs canapés pour le(s) verre(s) d’après repas à déguster avec une chicha avant d’aller bouger son corps sur la piste de danse…
Puka Beach :
Bulabog Beach :
Mont Luho :
Hormis la plongée et le kite, on peut évidemment trouver un large choix d’activités : randonnée en VTT, en buggy ou à cheval, golf, jetski, pêche au gros, vol en hélicoptère… un catalogue complet de loisirs vous attend sans oublier un massage en rentrant le soir ! Boracay est une île parfaite pour les vacances… Côté hôtellerie et restauration, les Philippins sont beaucoup plus “pro“ que les Thaïlandais : les plats arrivent vite, dans l’ordre, le personnel est très attentionné, super poli et attentif aux demandes des clients. Dans les bars et les restos, si tu as le malheur de tourner la tête en direction du comptoir pour te détendre de ton torticolis attrapé avec la clim de la chambre, un serveur accourt aussitôt croyant que tu souhaites commander autre chose ! Au dernier hôtel, on avait à peine le temps de passer le portail d’entrée que la réceptionniste quittait déjà son bureau vitré pour nous remettre la clé de la chambre !!
Côté gastronomie, il y a quelques spécialités locales comme le poulet Adobo ou le Bistek Tagalog mais les Philippins se débrouillent aussi très bien avec une cuisine plus internationale et il impossible de mal manger à Boracay. On a adoré les pizzas du Wahine Bar, le Pad Thaï du Globy et l’excellent Double Burger d’ArmyNavy. On a même goûté une fondue au fromage et une tarte flambée “revisitée“ qui ne valent certes pas les nôtres mais le simple fait de les déguster les pieds dans le sable est un bon délire !

A la lecture de cet article, vous l’aurez compris, on recommande Boracay !!! Allez, c’était bien les vacances mais il est temps pour nous de parcourir le globe dans l’autre sens, en route pour l’Inde…
Boracay, 5-19/1.