Volcán Arenal, Monte Verde, Tamarindo 4-12/8.

Si le Cercle des Poètes Disparus avait été tourné au Costa Rica, feu Robin Williams aurait certainement employé « pura vida » à la place de « carpe diem » !! Pura vida c’est le slogan de tout un pays et au début de notre séjour, on ne saisit pas immédiatement cette mentalité, même après des mois de voyage autour du globe. Les Costariciens qu’on rencontre disent pura vida tout le temps, pour dire bonjour, un peu comme le fameux « what’s going on » ou le « hola, qué tal » dont personne n’attend vraiment de réponse et on pourrait presque penser la chose superficielle ! Mais doucement on comprend que pura vida ne sont pas uniquement 2 mots utilisés par les professionnels du tourisme pour amuser leurs clients. C’est réellement un état d’esprit, une ligne de vie. Une vie simple mais heureuse malgré ses vicissitudes, dans la joie et la bonne humeur.


On l’a compris au contact des gens, de la nature et de cette ambiance indescriptible qui nous ont fait nous sentir (très) bien au Costa Rica. Tous les expats qu’on a rencontrés ne se sont pas installés ici pour faire du business en ouvrant un B&B, un bistro ou un surf shop. Ils sont français, allemands, hollandais, étaient promoteur, comptable, restaurateur et ont tous fuit la morosité, le carcan et les complexités de leur pays natal ; ils sont juste venus ici pour… vivre……… pura vida !!
Le Costa Rica est surnommé la petite Suisse d’Amérique Latine et pas seulement pour des raisons fiscales (même si le pays est sur la liste “gris foncé“ des paradis fiscaux !) mais surtout pour ses paysages verdoyants et vallonnés qu’on a pu traverser pour rejoindre les contreforts du Volcan Arenal. A la lecture de notre Lonely Planet de 2008, je rêve déjà de faire des clichés de fumée s’échappant du cratère ou de coulées de lave rougeoyantes dans la nuit !! Je repère sur la carte tous les spots où l’on peut observer et photographier l’activité du volcan et organise en fonction nos 2 jours sur place. Si l’Arenal a été très actif voire destructeur depuis 1968, il a craché son dernier nuage de cendres en décembre 2010 et depuis plus rien, c’est ballot !!!
On se consolera avec de belles ballades au milieu de la jungle luxuriante croisant de temps à autre quelques oiseaux, insectes et autres serpents. Le parc protégé du volcan dispose d’une boucle avec des points de vue sur le volcan, les blocs de laves et le lac Arenal. Il y a d’autres tracés dans la région, jamais très techniques même si les marches pour revenir de la cascade La Fortuna nous ont valu une bonne suée et on aurait préférer faire l’effort avant pour se rafraîchir ensuite dans la rivière !
Le volcan est peut-être éteint mais les sources d’eau chaude sont toujours là ! Il y a plusieurs établissements mais on opte pour le Baldi, un genre de Dysneyland aquatique avec pas moins de 25 bassins, 4 toboggans et autant de bars où l’on peut prendre un cocktail tout en infusant dans l’eau chaude ! En plus le ticket d’entrée inclut l’accès au buffet à volonté pour le dîner du soir.
Malgré que l’établissement soit estampillé “usine à touristes“ et l’affluence apparente, on a passé un très bon moment, se retrouvant souvent seul dans les bassins où Adèle s’est prêté au jeu de la séance photo.
De La Fortuna, pour accéder à la réserve de Monte Verde, tous les guides conseillent d’utiliser le « jeep-boat-jeep » qui consiste à prendre un transport jusqu’au bord du lac, de le traverser et de reprendre une navette. Avec une voiture de location, on n’a pas le choix, il faut se farcir tout le tour de la Laguna de Arenal, il n’y a que 115 km mais il faut plus de 3h ! D’une part car il y a quelques tronçons en travaux liés à l’effondrement de la route en raison des pluies importantes de la saison humide et d’autre part, un peu après Tilaran, la route se transforme en piste de gravier à travers les collines… pour notre plus grand plaisir !!!! On a vraiment l’impression de traverser la Suisse avec des forêts et des pâturages verts sur lesquels ruminent de paisibles vaches ; seul détail qui trahit notre réelle localité : une rangée de palmiers de temps à autre qui pousse à la bordure d’une parcelle !!
Dès notre arrivée, on s’inscrit pour une marche nocturne, le soir même, où l’on fait la connaissance d’Helen et Tiffany, 2 américaines de Los Angeles. A la seule lumière de nos torches, on se promène dans la jungle à la recherche de bestioles en tout genre. Notre guide exalté et totalement passionné par son job, nous fait ainsi découvrir des tarentules aux pattes velues, des insectes (phasmes, scorpions, papillons…), des toucans endormis et des serpents tout verts qu’il est extrêmement difficile de distinguer, s’entremêlant dans les feuilles à quelques centimètres au-dessus de nos têtes.
Pendant que le guide part à la recherche d’animaux, nous restons sur place, dans le noir mais pas toujours en silence car la moindre feuille qui tombe sur Helen, génère chez elle un sursaut effrayé accompagné d’un cri strident qui amusera beaucoup notre petit groupe pendant toute la ballade. Le sol étant humide et glissant, on a eu également le droit à quelques belles acrobaties qui se finissent généralement avec le postérieur dans la boue !!
Au final les espèces les plus spectaculaires sont le kinkajou, un petit mammifère au regard espiègle qui ne vit que dans les forêts tropicales d’Amérique centrale et du sud. On a revu des paresseux qui, à la différence de ceux de Tortuguero, disposaient d’un pelage à peu près sec ! Mais le clou du spectacle restera probablement la rencontre (attendue) avec une rainette aux yeux rouges, ce minuscule amphibien aux yeux globuleux caractéristiques qu’on avait souvent vu en images mais jamais en réalité !
Le Costa Rica restera définitivement le pays où l’on se sera levé le plus tôt mais c’est le tarif lorsqu’on veut observer des animaux ! Ainsi dès 7h, nous voilà à l’entrée de la Monteverde Cloud Forest Reserve, attendant notre guide pour une marche d’un peu plus de 3h dans la jungle tropicale. C’est moins impressionnant que de se balader dans la nuit mais au moins on peut observer voire évoluer les animaux qui sont beaucoup plus actifs !! Notamment les spider monkeys que mon objectif a du mal à suivre lorsqu’ils virevoltent de branche en branche bien aidés par leur queue qui leur a valu leur nom.
Le reste pourrait paraître (presque) banal, des insectes énormes, des paresseux pas si paresseux, encore des singes, des fougères géantes, des troncs d’arbres qui font la grimace, l’orchidée la plus petite du monde… et la visite se termine par le spectacle impressionnant de dizaines de colibris qui volent frénétiquement autour de points d’eau artificiels. La vitesse des battements de leurs ailes est tout bonnement hallucinante et c’est la première fois que je dois régler mon reflex sur sa vitesse d’obturation la plus élevée pour tenter d’avoir un cliché à peu près net !!

 

Le soir, après une dégustation de fromages achetés dans une fabrique installée entre la réserve et le village de Monteverde, on se posera dans l’espace commun de l’hostel, échangeant nos photos avec Helen et Tiffany qui rentraient d’une excursion à cheval. On se promet de rester en contact via Facebook et Helen propose de nous donner les meilleurs spots à voir et quelques astuces pour notre séjour à LA.
Le temps de trier mes photos afin de finir un article pour le blog, que face à nous, le ciel devient totalement rougeoyant, le soleil plonge derrière les arbres et l’église du quartier nous offre, une fois de plus, un coucher de soleil exceptionnel.
Après cette première semaine d’exploration dans les forêts humides et de découverte de la faune et la flore costariciennes, on change de décor et on se pose sur les plages de la côte pacifique autour de Tamarindo. Pas de programme, pas de réveil, un peu de surf, de farniente et un tour des plages qui malgré leur proximité relative sont toutes différentes : playas Tamarindo et Avellanapour me remettre au surf en douceur, playas Grande et Negra pour observer les “pros“, playa Conchal pour sa mer d’huile, playa Junquillal pour être seuls sur le sable à regarder le ballet des crabes et autres bernard l’hermite tout en attendant le coucher de soleil avant de s’endormir avec un concert de croassement de crapauds aussi gros qu’un ballon d’handball !!!

Cette semaine passa beaucoup trop vite mais une chose est certaine, nous A-DO-RONS le Costa Rica !! On a retrouvé plusieurs ingrédients qu’on affectionnait dans les pays précédents : la nature, les animaux, les paysages magnifiques et sauvages, idem pour les plages, un coût de la vie correct (mais tout de même le plus élevé d’Amérique Centrale) et même si le pays est largement orienté vers le tourisme, on n’a pas l’impression d’être pris pour des gogos. Mais surtout le Costa Rica diffuse une atmosphère unique et spéciale qui a fait qu’on était bien, très bien. Pura vida