Last but not the least
New York, Montauk, 25/9-3/10.
Moi qui fredonne toujours une chanson quand j’arrive dans un lieu, en arrivant à NYC, les morceaux se bousculent dans ma tête dans un ordre aussi aléatoire qu’improbable. De Sinatra à Téléphone, en passant par Gainsbourg et Alicia Keys, la ville n’a pas manqué d’inspirer les artistes ! Ce qui n’est pas vraiment notre cas pour être très franc. Beaucoup de gens rêvent d’aller à New York mais pour nous, Big Apple sonne la dernière étape de notre voyage et c’est le cœur un peu serré qu’on commence notre visite.
En se baladant dans les rues le premier jour, on est presque blasé !!! On a déjà vu un paquet de grandes villes dans le monde ainsi qu’aux US et la mélancolie de cette fin de parcours n’arrange rien. On a toutes les peines du monde à organiser notre parcours et le choix des musées. On trainasse sur la 5e Avenue, passant devant le MET et le Guggenheim Museum mais finalement c’est The Frick Collection qui recueillera nos suffrages. Inconnu avant d’ouvrir le Lonely Planet, ce musée privé est l’œuvre de Henri Clay Frick, un ancien magnat de l’acier, grand amateur d’art et qui a fait fortune à la fin du 19e siècle. Il aimait rassembler des tableaux allant par paire et découvrir l’histoire de sa collection dans sa magnifique demeure datant de 1914 est un moment très agréable. On réalise que durant notre périple, les visites des collections privées se sont toujours révélées très intéressantes et bien conçues. L’audioguide disponible en français est certainement le plus passionnant dont on ait pu disposer, avec des narrateurs aléatoires (aux accents différents !!!) qui évitent la lassitude possible après 1h de visite… Bref, on recommande !
Pour notre hébergement, Adèle a trouvé un super plan via Megan qui nous a logé à Los Angeles. Un de ses amis est en coloc’ à Sunnysideet, absent pour plusieurs jours, il est prêt à nous “sous-louer“ sa chambre pour seulement 50$ par nuit. Excellente nouvelle pour notre budget déjà déficitaire quand on sait qu’un lit en auberge de jeunesse à NYC coûte au moins 100$……… dans un dortoir de 8 personnes !!! Pour un hôtel à peu près correct, il vaut mieux compter 200$.
Le soir, on regarde le film Nous York avec Leïla Bekhti, Géraldine Nakache et Manu Payet. L’histoire de 3 banlieusards qui débarquent à Big Apple voir leurs 2 copines d’enfance, n’est pas vraiment un chef d’œuvre mais il y a quelques bons moments. En tout cas, c’est ce film qui nous refile la pêche et efface notre “déprime de la dernière étape“. En regardant les 3 lascars s’émerveiller devant NYC en braillant « Obamaaa » en guise de cri de ralliement, on a compris qu’on avait pas le droit d’être blasé ou mélancolique et qu’il faut profiter à fond de nos derniers jours.
Le lendemain tout va mieux, le soleil est là et ça tombe bien car on a prévu de monter au sommet du Rockfeller Center pour voir la Grosse Pomme d’en haut. Tout comme à Chicago, on a l’embarras du choix dans les terrasses panoramiques avec évidemment l’incontournable Empire State Building. Entre les 2 gratte-ciels “Art déco“, on préfère le GE Building, moins haut (266 m et 70 étages seulement !!) mais qui offre justement une vue magnifique sur son voisin de 381 m (443 avec l’antenne) avec en toile de fond, le sud de Manhattanet la tour la plus haute des Etats-Unis, le One World Trade Center (541 m avec l’antenne).
Le soir venu, on rentre par Times Square qui bouillonne de monde. Tout comme à Vegas, les enseignes et les écrans géants illuminent comme en plein jour et l’animation ne manque pas. Autour de la place, les fameux yellow cabs bouchonnent et tentent de se frayer un chemin au milieu des badauds, joyeux mélange de touristes et d’employés de bureau qui rentrent chez eux. Entre les statues de Father Duffy et de l’acteur George M. Cohan, des “hommes sandwichs“ se relaient pour nous faire prendre conscience des méfaits de la télé, pendant qu’un jeune garçon met un genou à terre pour demander sa girlfriend en mariage sous les acclamations de la foule.
On consacre le 3e jour au sud de Manhattan en commençant par Ground Zero et le 9/11 Memorial. Difficile de ne pas être ému en parcourant tous les noms gravés dans le marbre noir et on revoit ces images hallucinantes des 2 tours jumelles de 415 m de hauteur s’effondrant à quelques heures d’intervalles. On se souvient très bien de cette journée, scotché à son téléviseur, observant avec horreur la folie fanatique de la religion réduire à néant la vie et les familles de 3000 victimes.
Tout au bout de l’île de Manhattan, à Whitehall terminal, on prend le ferry pour Staten Island et qui fait office de croisière GRATUITE passant devant la Statue de la Liberté. L’astuce est dans tous les guides et il y a foule pour monter à bord. Et si vous voulez un beau cliché de la « Liberté éclairant le monde », il est conseillé de se précipiter sur les promenades tribord des ponts intermédiaire et supérieur afin d’avoir une vue “dégagée“.
Il paraît qu’une visite de NYC ne peut se concevoir sans fouler le Brooklyn Bridge. Mouais… sans être totalement convaincus, nous prenons le métro en direction du New York City Hall en faisant un crochet par Foley Square et la Supreme Court qui nous rappelle évidemment des épisodes de New York : Unité Spéciale !
Le Brooklyn Bridgeest un peu plus à l’Est et c’est la cohue sur la bande réservée aux piétons. De l’autre côté de la ligne blanche, les cyclistes et les joggers passent à fond et il vaut mieux faire attention où l’on marche sous peine de se faire violemment bousculer.
Le pont est mythique certes mais vu la fréquentation, ce n’est pas le lieu le plus sympa et le plus paisible pour apprécier la vue de « la ville qui ne dort jamais », surtout au-dessus des pots d’échappement des 6 files de voiture qui bouchonnent sous nos pieds…
Pour conclure ce dimanche, quoi de plus new yorkais que d’aller flâner le long de la plage de Coney Island ?? On prend le soleil avant de s’éclater dans les manèges. En continuant vers Brighton Beach, du funk s’échappe de baffles puissantes disposées sur la promenade. Un groupe de tout âge et multiculturel s’est formé ; les gens bougent leur corps sur ce dancefloor improvisé à ciel ouvert et l’ambiance est particulièrement sympathique !
New York est une ville déjantée, stressée… et stressante !! On est pourtant rompu à rencontrer des gens “originaux“, pas toujours seuls dans leur tête, mais c’est sur les trottoirs et dans les couloirs du métro de NYC qu’on en a rencontrés le plus. Jamais vraiment agressifs mais toujours au comportement étrange, on constate que la ville (et probablement d’autres substances) a consumé l’esprit de certaines personnes.
Mais l’histoire de NYC, son melting pot, ses trésors culturels et architecturaux en font définitivement une cité très spéciale et on comprend mieux l’intérêt qu’elle génère dans le monde entier. On ne l’a pas vécu pleinement (surtout la nuit) et on est évidemment loin d’avoir tout vu. Mais c’est sûrement une ville où l’on sera susceptible de revenir un jour, donc on en garde un peu pour la suite…
Pour les 3 derniers jours de notre voyage, on avait envie de se poser et de fuir l’agitation de la Grosse Pomme. On a ainsi mis le cap tout au bout des Hamptons, à l’extrémité Est de Long Island, dans la paisible ville de Montauk. A 3h de train de la gare de Jamaica(Queens), on débarque au terminus avec une impression de fin du monde. Le ciel est gris, un brouillard se forme et la pluie commence à bruiner sur nos coupe-vent désormais usés par les bretelles de nos sacs à dos.
Concernant l’hébergement, Adèle s’est fait plaisir et nous a réservé un confortable studio au Montauk Manor, un magnifique cottage dans le style “tudor revival“, construit en 1926 et inscrit depuis au registre national des monuments historiques. Malgré la classe du lieu, l’hôtel est tout aussi triste que la météo car les Hamptons sont surtout fréquentés le WE et pendant les vacances des New Yorkais. On a furieusement l’impression d’être les seuls occupants de l’établissement mais on se rassurera très vite au spa du sous-sol……… nous sommes au moins 6 !!
Le vent, à décorner une première Dame, nous décourage définitivement de nous balader sur la plage déserte et c’est le sympathique chauffeur de l’hôtel qui nous emmène faire nos courses et visiter la seule attraction du village : le phare ! Ce dernier construit 1796 (le 4eplus vieux des US) menaça de tomber dans les flots tumultueux du détroit de Block Island en raison de l’érosion de la falaise sur lequel il est perché. C’est une octogénaire du village qui a sauvé l’édifice et concevant un ingénieux système de terrasses qu’elle fit breveter et qui perdura jusqu’en 2006, date à laquelle l’armée entreprit de construire un mur en béton pour enrayer le phénomène naturel qui continuait ses ravages.