Pacific Coast “slow way“
14/1-17/2.
La dernière fois qu’on a longé la côte Pacifique, c’était en septembre dernier en empruntant la Pacific Coast Highway, pour monter de Los Angeles à San Francisco (voir article). Sauf que les routes costariciennes qui s’enfoncent dans la jungle n’ont rien à voir avec les parfaits rubans bitumeux qui longent les plus beaux rivages de la Californie !
Cette fois, on a pris notre temps pour séjourner dans plusieurs bourgades parfois à peine séparées d’une vingtaine de km les unes des autres ! C’est presque du slow travel ! A la différence de notre TDM, il ne s’agit plus de voir un maximum de points d’intérêts mais davantage de rester entre 3 à 7 jours dans le même coin pour apprécier pleinement les lieux et faire quelques connaissances.
Le guaro est un alcool local dont le goût ressemble furieusement à la vodka mais en plus doux ; frappé, ça se boit comme du petit lait après un bon petit repas…
En fin d’après-midi, tout le monde se retrouve sur la Playa Montezuma pour assister au coucher de soleil. Certains restent sur la plage après le crépuscule, allument un feu et descendent quelques bières tout en jouant de la guitare. D’autres vont remplir les bars qui poussent le son pour l’happy hour et on entend les bass au loin. Devant les restos, des petits groupes se forment. On y entend tous les langages, on y voit tous les âges. Les locaux sont toujours curieux de faire de nouvelles connaissances. Chacun raconte sa journée. Les odeurs de cuisines qui démarrent leur service se mélangent aux émanations des “cigarettes qui font rire“ ! C’est ça, l’ambiance de Montezuma…
La nature est omni présente et l’hostel Luna Llena situé sur les hauteurs est une réserve animalière à lui seul. A toute heure de la journée, on y croise capucins, coatis, iguanes, oiseaux et des bestioles qu’on n’a pas réussi à identifier !
Onze km plus au sud, en empruntant cette fois sa voiture, on peut accéder à la Reserva Natural Cabo Blanco. C’est le plus ancien parc protégé du Costa Rica, créé en 1963 par un couple de Scandinaves se battant contre la déforestation de l’époque au profit du développement agricole. Nicholas Olof Wessburg paya d’ailleurs de sa vie leur lutte pour préserver ce patrimoine naturel, que sa femme poursuivit jusqu’en 1994.
Trois sentiers sont proposés dont le plus long de 4 km qui nous emmène jusqu’à l’extrémité sud de la péninsule de Nicoya. La marche n’est pas facile et 2h à travers la forêt primaire sont nécessaires sur des sections parfois assez raides et accidentées pour arriver enfin à une plage de sable blanc.
A l’opposé de Montezuma, sur la côte ouest, on trouve la plage de Santa Teresa. Il n’y a que 20 bornes qui les séparent mais la piste qui y mène nécessite bien 45 minutes. On arrive tout d’abord à Playa Carmen et en remontant l’unique route vers le nord, on atteint Playa Santa Teresa, un véritable petit paradis pour les surfeurs. Ici, on peut surfer à n’importe quelle heure de la journée et malgré la fréquentation de ce spot réputé, la plage est tellement large qu’on est loin de se disputer les vagues.
L’accès est assez facile depuis Nicoya, même pour notre berline, mais les dernières 20 bornes de piste nécessitent une certaine vigilance avec ce type de véhicule. Nosaraest pourtant déjà bien développé, touristiquement parlant, mais paradoxalement une route bitumée n’a jamais été construite. Les mauvaises langues prétendent que ce sont les premiers Américains, installés ici il y a bien des années, qui feraient du lobby aux autorités pour ne pas développer le réseau routier et voire affluer encore plus de vacanciers…
Un peu plus au nord, Playa Pelada est une petite crique entourée de rochers. Des petits bateaux de pêche reposent sur le sable, l’atmosphère est toute particulière et on se croirait dans un pueblo typique de pêcheurs au Mexique ou à Cuba. Il y a 3 ou 4 restaurants mais surtout plein de gens qui discutent à l’ombre des palmiers et tout le monde semble se connaître.
Notre tour le long de la côte Pacifique s’achève et il est temps pour nous de remonter vers le nord. Pendant plus d’un mois, on a découvert des endroits encore différents mais toujours aussi charmants et qui possèdent leur propre identité. Les rencontres que l’on a faites nous ont ramenés quelques mois en arrière lors de notre TDM. L’ambiance conviviale des hostels ou de certaines locations nous a définitivement convaincu qu’on adorait cette manière de voyager. A se demander s’il est nécessaire d’acheter un guide avant d’aller dans un pays inconnu ! D’une part parce qu’il y en a toujours quelques exemplaires dans pratiquement toutes les langues dans ce type d’établissements. D’autre part, il vaut mieux parfois échanger avec les autres globetrotters ou bien les propriétaires des lieux qui ont en général eux aussi bien bourlingué avant de poser leur sac à dos !